dimanche 2 août 2015

Fouta Djalon, qui es-tu ?





Grand comme deux fois la Suisse (à laquelle il est parfois comparé : la Suisse africaine), le Fouta Djalon est un plateau dont l'altitude varie de 700 à 1.500 mètres, divisé en plusieurs massifs allongés du nord au sud et coupé par des vallées profondes. 

Le point culminant du Fouta est le mont Loura ou Dame de Mali dans la Préfecture de Mali avec 1.515 mètres d'altitude, le deuxième sommet le plus élevé de la région se trouve dans la Préfecture de Dalaba, c'est le mont Diaguissa avec 1.425 mètres.

Ce relief et la pluviosité font du Fouta, le château d'eau de l'Afrique de l'Ouest. D'où les nombreuses chutes et cascades dispersées sur tout le territore. Bafing-Sénégal, Gambie, Konkouré, Tinkisso affluent du Niger y prennent leur source. Le climat de la région est de rythme tropical modifié par l'altitude avec deux saisons bien distinctes, une saison sèche de 4 à 5 mois (entre Novembre-Décembre et Mars-Avril) et une saison des pluies de 7 à 8 mois (entre Avril-Mai et Octobre-Novembre). Les pluies sont les plus intenses et régulières entre Juillet et Octobre.


L'altitude aidant, les températures sont relativement clémentes avec une moyenne annuelle de 20°C et des minimas aux environs de 12°C. A Dalaba, les soirées sont parfois fraîches et une petite laine est bien appréciable. 


La région est habitée par les Peuls. Arrivés à partir du 15ème siècle et surtout du 17ème et 18ème siècle, ces populations musulmanes ont peu à peu occupé la région du Fouta Djalon pour finalement fonder un Etat théocratique centré, tout au moins dans une première période, sur les villages de Timbo et de Fougoumba, respectivement capitale politique et capitale religieuse de cet Etat. Aujourd'hui encore on trouve des traces de ce passé prestigieux, notamment à Fougoumba où la case du couronnement existe toujours aux abords de la mosquée qui elle, a été reconstruite. 

Eleveurs de tradition, les Peuls se sont peu à peu sédentarisés et ont développé une activité agricole basée sur la culture du fonio. L'élevage reste malgré tout une activité importante de la région avec un cheptel abondant mais peu mis en valeur, le troupeau étant avant tout un signe de richesse et de prestige. Les cultures du riz, du maïs et du mil se sont aussi progressivement développées mais dans une moindre mesure. La production maraîchère (pomme de terre, légumes frais) et fruitière a pris une place croissante dans la production agricole locale notamment avec l'appui de grands projets. L'un des attraits majeurs de ces maraîchages pour le visiteur, souvent incrédule, est la production de fraises et fraises des bois qui est réalisée dans la préfecture de Dalaba. Déguster ces fruits de Décembre à Avril est un réel plaisir ! En dehors de l'agriculture/élevage, l'artisanat et le commerce sont les deux domaines d'activités des populations locales.


Les principaux artisans de la région sont les tisserands qui produisent des lépis, les teinturières qui font les tissus indigo (les meilleurs de toute l'Afrique de l'Ouest !) les cordonniers qui fabriquent des chaussures, des sacs, des objets décoratifs, les productrices de vannerie qui réalisent des dessous-de-plats, des corbeilles et paniers de toutes tailles, des ensembles de table, etc.

Aucune industrie n'est à l'heure actuelle installée dans la région malgré différentes tentatives passées pour la création d'entreprises de transformation des productions agricoles. 



Les principales agglomérations du Fouta sont Labé, capitale de région, Lélouma, Mamou, Pita, Dalaba, Koundara, Gaoual, Mali (Moyenne Guinée) et Télimélé (Basse Guinée).


Toutes ces villes, exceptées Mali et Télimélé, sont reliées entre elles par la route nationale 5, goudronnée entre Mamou et Labé et dans un état dégradé sur une bonne partie de ce tronçon. C'est aussi cette route, également goudronnée sur cette portion, qui permet de rejoindre Conakry plus au Sud. Dans cette partie, la route est fortement dégradée (nombreux trous qui nécessitent de fortement ralentir).

Entre Labé et Koundara par contre et donc vers le Sénégal, la route est en cours de réfection et reste en mauvais état au niveau de la frontière. La piste vers Mali, elle, a été refaite dans les années 90 et permet donc d'accéder à cette région.

Malheureusement une grande partie des routes secondaires reste encore largement impraticable en saison des pluies. Il faut attendre les mois de Novembre/Décembre pour s'y aventurer sans risques. Cependant des efforts sont faits pour améliorer la qualité du réseau.

Pour ce qui est du transport aérien, Labé est dotée d'un aéroport international avec des liaisons autrefois régulières entre autres vers Conakry et vers le Sénégal. Sur le plan du tourisme, les structures d'accueil se diversifient peu à peu dans la région et principalement dans les villes de Labé, de Dalaba et Mamou. Ainsi à Labé, plusieurs structures proposent des prestations de bonne qualité, dont l'hôtel/restaurant Safatou, l'hôtel/restaurant Tata. De même à Dalaba l'hôtel/restaurant SIB ainsi que l'auberge Seydi II sont des établissements de niveau correct, l'hôtel Tangama offre également un honnête rapport qualité prix. Par ailleurs, Dalaba est la première ville de Guinée à s'être dotée d'un office de tourisme fonctionnel qui propose des informations et prestations sur toute la région : rendez-vous au bureau d'ALDET, quartier du Chargeur. A Labé, l'hôtel Tata et le petit musée du Fouta sont des points de passage obligatoires pour qui souhaitent découvrir les sites de la région (renseignements, fiches sur les sites et excursions). Pour les adeptes des trekkings et randonnées-découverte, adressez-vous à Cellou membre fondateur de l'association Fouta Trekking Aventure. Il vous proposera des randonnées à la carte, l'occasion d'une immersion totale en terre peule.



Et pour une petite visite de "terrain", suivez le lien ci-joint.

Bonnes visites !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire