dimanche 20 septembre 2015

Au coeur du Fouta Djalon, Dalaba et ses envions

Découvrez, en quelques images, DALABA, Préfecture au coeur du massif du Fouta Djalon.
Ici bat le coeur du Fouta !

mercredi 16 septembre 2015

Rando au coeur du Fouta Djalon

Février 2015 : de retour en Guinée après 15 ans d’absence, me voilà de nouveau par monts et par vaux, le sac au dos (et oui avec la tente et tout le matos pour bivouaquer en autonomie), sur les pistes et sentiers du Fouta. C’est une sensation un peu curieuse mélange d’impatience et d’appréhension. Je redoute entre autre que la réalité de 2015 ne soit plus celle de 1999, j’ai peur d’être déçu et de ne pas retrouver les émotions, les sensations si pleinement ressenties dans ces contrées par le passé.
Pour « minimiser » le risque, j’ai choisi de reprendre le chemin du site de Kambadaga, que j’ai si souvent arpenté par le passé. Pour moi, l’un des plus beaux de la sous-région.
Nous partons donc de bon matin depuis les environs du mont Maci où nous avons passé une première nuit en bivouac.
Nous quittons la tapade (ensemble de maisons entourées par une clôture incluant quelques plantations vivrières) dans laquelle nous avions installé notre tente, accompagnés par quelques enfants très amusés de pouvoir faire un bout de chemin avec nous. Les garçons ont pris leurs lance-pierres et s’évertuent à chasser les oiseaux que nous croisons sur notre chemin.
Soudain un Calao apparait au dessus de nous, avec son long bec et son vol si particulier.
Il s’éloigne. Et nous poursuivons notre chemin. 
Après quelques minutes de marche joyeuse, les enfants s’arrêtent et nous disent au revoir. Ils ont très clairement atteint les limites de leur « territoire » et ne peuvent aller plus loin. « Ohooh, N’Dyaramaa » (au revoir, merci)
Nous cheminons maintenant seuls, dans un silence impressionnant, tantôt sous l’ombrage de quelques arbustes et arbres majestueux (de plus en plus rares …), tantôt sous le soleil qui en ce milieu de matinée commence à « cogner dur ».

Le silence est brutalement interrompu par des cris : des enfants ? Non. Ces cris sont trop puissants. Il semble bien plutôt que nous sommes à proximité d’un groupe de chimpanzés qui sentant notre approche, manifestent leur présence. Aussitôt, le plus discrètement possible, nous dévions du chemin pour essayer de les apercevoir mais peine perdue, ils ont filé, ne laissant derrière eux que les nids qu’ils ont certainement occupés la nuit précédente et, de loin en loin, quelques échos de leurs cris.

Après une grosse demi-journée de marche entrecoupée de pauses pour boire des oranges à la mode locale ou encore manger quelques fruits de brousse, nous arrivons au village de Hakoundé-Mitty, village le plus proche des chutes. Nous retrouvons alors la joyeuse animation des groupes d’enfants, qui accourent vers nous à notre arrivée. Juste le temps de saluer quelques habitants et connaissances, de boire encore et toujours quelques oranges (vu la chaleur, c’est vraiment bienvenu) et nous continuons vers les chutes en contrebas du village.
Nous rejoignons le « belvédère » qui offre une vue panoramique sur les 2 premières chutes : l’impression est toujours aussi puissante, saisissante ! C’est tout simplement beau.
Nous descendons jusqu'à la rivière par la piste très récemment refaite par des Chinois, paraît-il. Un projet de barrage expliquerait ces soudains travaux .... ?!? Ah ces chinois ?!?
L’après-midi étant déjà bien avancée, nous décidons d'installer notre bivouac, au bord de l'eau, sur les rochers qui forment le lit de la rivière. En pleine saison sèche, les plateformes émergées sont idéales pour installer une tente. Quelques brassées de paille sèche prélevées sur la rive, plus 4 ou 5 gros cailloux font l'affaire pour notre "igloo" du jour.
Nous ramassons aussi quelques morceaux de bois pour notre feu plus tard.
Nous profitons des derniers rayons de soleil pour une petite séance « Jacuzzi » dans les trous d’eau, creusés par l’eau dans le lit de la rivière : relaxation garantie !
Mais déjà la luminosité  commence à baisser. Le feu s'allume presque tout seul : tout est très sec autour de nous. Mais aucun risque, nous sommes à bonne distance de la berge.
La tente en place, le feu illuminant notre bivouac, mon guide et ami décide de se lancer dans une pêche improvisée : une pêche aux crabes !
Il s'équipe d'une lampe de poche frontale improvisée : un bandeau et une lampe torche classique font bien l'affaire.
A l'aide de cet équipement et d'un bâton, il scrute chaque trou d'eau au milieu des rochers. Pas évident, la chasse aux crabes !
Pour ce qui me concerne, malgré ma lampe frontale "Décath", je ne trouve rien.
Et oui, l'instinct du chasseur, on l'a ou pas.
Dans le même temps, mon ami trouve 3 bêtes à pinces. Pas de quoi faire un festin, mais ils passent quand même à la broche, histoire de leur montrer qui est le prédateur dans l'histoire.
La dégustation n'est pas très évidente, mais nous avons quand même le goût du crabe au fond du gosier.
Pour le reste nous espérons toujours le plat de riz commandé plus tôt au village, situé à environ 30 min. à pied.
L'espoir ne nourrissant pas son homme, nous improvisons un encas spécial rando : pain + vache qui rit + sardines. Huummmm !
Il fait maintenant nuit noir et le plat de riz ressemble fort à un espoir déçu.
Mais peu importe, nous sommes allongés sur la paille, bercés par le clapotis de la rivière, alors que nous divaguons sur la voie lactée. Magique !
Soudain la magie est interrompue ! Et oui, notre cuisinière et son frère surgissent de la nuit avec une gamelle pleine de riz blanc, aussi blanc que les étoiles mais en moins céleste.
Il est plus de 22h00 et nous nous sentons obligés d'honorer ce plat, même si, il est vrai, l'appétit n'y est plus vraiment.
Nous mangeons donc quelques cuillerées, histoire de nous caler définitivement, avant d'aller rejoindre les bras de Morphée en rêvant de crabes aux pinces géantes ....





mardi 8 septembre 2015

Le jardin Auguste Chevalier, un peu d'Histoire


Herboriste d'origine normande (né à DOMFRONT en 1873), Monsieur Chevalier eut une grande expérience de l'Afrique au cours de sa longue vie (1873 - 1956) et a ainsi laissé sa trace dans de nombreux pays, dont la Guinée et plus particulièrement à Dalaba.
Sa découverte de l'Afrique fut tout à fait involontaire mais semble avoir été une révélation pour ce jeune botaniste. En 1899, à l'âge de 26 ans, Monsieur Chevalier est désigné d'office pour accompagner une expédition militaire dans la boucle du Niger au Soudan pour une étude de la flore, des plantes à caoutchouc et du coton.
Après 16 mois de découvertes, les missions vont se succéder : Afrique Centrale française (1902-1904), Côte d'Ivoire et Gabon (1906-1913) avec un détour par la Guinée pour créer en 1907 un jardin expérimental qui deviendra "le Jardin A. Chevalier".
Octave Caille, qui accompagnait Chevalier lors de sa prospection dans le Fouta-Djalon, en commença l'installation vraisemblablement en 1908, grâce notamment à l'appui du gouverneur général Merlaud - Ponty.
Le choix du site pour ce jardin d'essai ne fut pas le résultat du hasard, comme le précise très clairement le texte ci-dessous :



A partir de cette période sont alors réceptionnées puis plantées au Jardin de Dalaba, des graines et des plantes vivantes provenant du Muséum et des collectes réalisées par Chevalier au cours de ses voyages en AOF, AEF, …
Ainsi sont introduites dans cette partie de la Guinée, les principales espèces et variétés de caféïers, des arbres à quinquina, des girofliers et cannelliers, de grands bambous du genre Gigantochloa, même des pêchers et pommiers, de pins du Langbian, ainsi que de nombreux arbres fruitiers tropicaux.
Concernant plus particulièrement les pins (Pins d’Indochine), il semble qu’ils aient été introduits à partir de 1914 sous forme de semis. Voir le texte de A Chevalier ci-dessous : 
Avec la guerre de 1914, malheureusement, le coup de grâce est porté au Jardin de Dalaba. Octave Caille est mobilisé et Chevalier se voit dans l'obligation de confier la garde de l'établissement au gouvernement de la Guinée.
Après guerre, le constat est amer :


Quelques années plus tard, en 1930, lorsque Chevalier revisitera le site, il déclarera : « Quelques unes des plantes que nous avons introduites, à grand peine, subsistent encore, mais le plus grand nombre ont disparu, et du grand effort qui avait été dépensé, il reste hélas peu de choses ! »
Concernant la période allant de la deuxième guerre mondiale à la fin de la 1ère République, les informations sont difficiles à trouver (lecteur : si vous en avez je suis intéressé !)
En 1958, le jardin a été rebaptisé "Jardin Barry Gassimou", à la mémoire d'un martyr de la Révolution.
Mais, dans les années 80, il a repris son nom d'origine (en tout cas, rares sont les personnes qui utilisent cette dernière dénomination).
Aujourd'hui en 2015, le jardin existe toujours et il est préservé en l'état.
On peut donc y voir les pins les plus anciens du Fouta mais aussi de vieux caféïers, théïers, canneliers, bambous de Chine, eucalyptus. Malheureusement, l'arbre du voyageur que l'on pouvait admirer dans le jardin a disparu depuis quelques années.
Une pépinière a été créée dans ce jardin; on y trouve essentiellement de jeunes plants de pins.
Au-delà du marigot (passer la digue en béton), les ruines d'anciennes cases rondes sont les témoins des festivités organisées au temps de feu le Président Sékou Touré.
Le site est très agréable pour des promenades pédestres le long de grandes allées bordées d'arbres. Idéal pour le pique-nique et la sieste.
L'occasion de passer un bon moment entre "Histoire et Géographie".

samedi 22 août 2015

Fouta Djalon : les chutes de Kambadaga

Au coeur du Fouta Djalon, les chutes de Kambadaga (https://vimeo.com/135815691) : quelques images pour donner un aperçu de la beauté de ce site, accessible en voiture ou à pied dans un trek de niveau facile.

dimanche 2 août 2015

Fouta Djalon, qui es-tu ?





Grand comme deux fois la Suisse (à laquelle il est parfois comparé : la Suisse africaine), le Fouta Djalon est un plateau dont l'altitude varie de 700 à 1.500 mètres, divisé en plusieurs massifs allongés du nord au sud et coupé par des vallées profondes. 

Le point culminant du Fouta est le mont Loura ou Dame de Mali dans la Préfecture de Mali avec 1.515 mètres d'altitude, le deuxième sommet le plus élevé de la région se trouve dans la Préfecture de Dalaba, c'est le mont Diaguissa avec 1.425 mètres.

Ce relief et la pluviosité font du Fouta, le château d'eau de l'Afrique de l'Ouest. D'où les nombreuses chutes et cascades dispersées sur tout le territore. Bafing-Sénégal, Gambie, Konkouré, Tinkisso affluent du Niger y prennent leur source. Le climat de la région est de rythme tropical modifié par l'altitude avec deux saisons bien distinctes, une saison sèche de 4 à 5 mois (entre Novembre-Décembre et Mars-Avril) et une saison des pluies de 7 à 8 mois (entre Avril-Mai et Octobre-Novembre). Les pluies sont les plus intenses et régulières entre Juillet et Octobre.


L'altitude aidant, les températures sont relativement clémentes avec une moyenne annuelle de 20°C et des minimas aux environs de 12°C. A Dalaba, les soirées sont parfois fraîches et une petite laine est bien appréciable. 


La région est habitée par les Peuls. Arrivés à partir du 15ème siècle et surtout du 17ème et 18ème siècle, ces populations musulmanes ont peu à peu occupé la région du Fouta Djalon pour finalement fonder un Etat théocratique centré, tout au moins dans une première période, sur les villages de Timbo et de Fougoumba, respectivement capitale politique et capitale religieuse de cet Etat. Aujourd'hui encore on trouve des traces de ce passé prestigieux, notamment à Fougoumba où la case du couronnement existe toujours aux abords de la mosquée qui elle, a été reconstruite. 

Eleveurs de tradition, les Peuls se sont peu à peu sédentarisés et ont développé une activité agricole basée sur la culture du fonio. L'élevage reste malgré tout une activité importante de la région avec un cheptel abondant mais peu mis en valeur, le troupeau étant avant tout un signe de richesse et de prestige. Les cultures du riz, du maïs et du mil se sont aussi progressivement développées mais dans une moindre mesure. La production maraîchère (pomme de terre, légumes frais) et fruitière a pris une place croissante dans la production agricole locale notamment avec l'appui de grands projets. L'un des attraits majeurs de ces maraîchages pour le visiteur, souvent incrédule, est la production de fraises et fraises des bois qui est réalisée dans la préfecture de Dalaba. Déguster ces fruits de Décembre à Avril est un réel plaisir ! En dehors de l'agriculture/élevage, l'artisanat et le commerce sont les deux domaines d'activités des populations locales.


Les principaux artisans de la région sont les tisserands qui produisent des lépis, les teinturières qui font les tissus indigo (les meilleurs de toute l'Afrique de l'Ouest !) les cordonniers qui fabriquent des chaussures, des sacs, des objets décoratifs, les productrices de vannerie qui réalisent des dessous-de-plats, des corbeilles et paniers de toutes tailles, des ensembles de table, etc.

Aucune industrie n'est à l'heure actuelle installée dans la région malgré différentes tentatives passées pour la création d'entreprises de transformation des productions agricoles. 



Les principales agglomérations du Fouta sont Labé, capitale de région, Lélouma, Mamou, Pita, Dalaba, Koundara, Gaoual, Mali (Moyenne Guinée) et Télimélé (Basse Guinée).


Toutes ces villes, exceptées Mali et Télimélé, sont reliées entre elles par la route nationale 5, goudronnée entre Mamou et Labé et dans un état dégradé sur une bonne partie de ce tronçon. C'est aussi cette route, également goudronnée sur cette portion, qui permet de rejoindre Conakry plus au Sud. Dans cette partie, la route est fortement dégradée (nombreux trous qui nécessitent de fortement ralentir).

Entre Labé et Koundara par contre et donc vers le Sénégal, la route est en cours de réfection et reste en mauvais état au niveau de la frontière. La piste vers Mali, elle, a été refaite dans les années 90 et permet donc d'accéder à cette région.

Malheureusement une grande partie des routes secondaires reste encore largement impraticable en saison des pluies. Il faut attendre les mois de Novembre/Décembre pour s'y aventurer sans risques. Cependant des efforts sont faits pour améliorer la qualité du réseau.

Pour ce qui est du transport aérien, Labé est dotée d'un aéroport international avec des liaisons autrefois régulières entre autres vers Conakry et vers le Sénégal. Sur le plan du tourisme, les structures d'accueil se diversifient peu à peu dans la région et principalement dans les villes de Labé, de Dalaba et Mamou. Ainsi à Labé, plusieurs structures proposent des prestations de bonne qualité, dont l'hôtel/restaurant Safatou, l'hôtel/restaurant Tata. De même à Dalaba l'hôtel/restaurant SIB ainsi que l'auberge Seydi II sont des établissements de niveau correct, l'hôtel Tangama offre également un honnête rapport qualité prix. Par ailleurs, Dalaba est la première ville de Guinée à s'être dotée d'un office de tourisme fonctionnel qui propose des informations et prestations sur toute la région : rendez-vous au bureau d'ALDET, quartier du Chargeur. A Labé, l'hôtel Tata et le petit musée du Fouta sont des points de passage obligatoires pour qui souhaitent découvrir les sites de la région (renseignements, fiches sur les sites et excursions). Pour les adeptes des trekkings et randonnées-découverte, adressez-vous à Cellou membre fondateur de l'association Fouta Trekking Aventure. Il vous proposera des randonnées à la carte, l'occasion d'une immersion totale en terre peule.



Et pour une petite visite de "terrain", suivez le lien ci-joint.

Bonnes visites !